Lionel finisher de son premier IM à Klagenfurt

Anything is possible... effectivement cette devise adoptée par les Ironman depuis Julie Moss et son arrivée sur la ligne d'arrivée d'Hawai à quatre pattes en 1982 est vrai. Qui aurait pu me dire il y a maintenant 6 ans qu'un jour je ferais un Ironman, personne et pourtant il aurait eu tort. Avant de vous raconter cette formidable journée je tiens déjà à remercier Lauriane et Justin qui m'ont beaucoup dégager de temps libre et qui m'ont soutenu pendant ces derniers mois et à ma frangine qui a été une aide et une supportrice hors pairs. Je tiens aussi à dire merci à tous mes amis, familles, et potes du clubs qui m'ont bien aidés avant pendant et après cette course.

Bon trêve de bavardage rentrons dans le vif du sujet. 1 Juillet 2013, 00H15 dans le Lubéron devant mon PC portable je clique sur Registration et me voilà inscrit pour l'Ironman d’Autriche le 29 juin 2014 avec 4 autres copains du club (Michel Mass, Patrick Rival, Jérôme Cognet ( connu sous le nom de JajaTorpCoco depuis le 29 juin, et Yannick Garcia).

 

Vendredi 27 juin découverte du monde Ironman, récupération de mon dossard dans le village Iron et déambulation à travers des stands à faire rêver un triathlète dans mon genre. D'ailleurs à ce propos je suis à la recherche de DON pour m'offrir le super Van Mercedez présent au village.

Samedi 28 juin dépose de mon vélo et multiples sacs dans le parc à vélo, je dirais même mieux le Big Bike Park. Obligé de bien repérer les lieux pour être sûr de ne pas louper mes différentes affaires aux transitions.

Dimanche 29 juin 4H00 mon réveil n'a même pas besoin de sonner je me réveille avant lui (le stress peut être, oui je pense que c'est ça..) Je m'extirpe doucement de mon lit, mets ma tenue du jour et me retire discrètement de la chambre pour ne pas réveiller mes supporters du jour. Petit déjeuner avec le team Laneuveville qui se remémore leurs nombreux Iron et qui répondent gentiment à mes questions de jeune novice.

5H départ pour le parc à vélo. Je débâche ma monture vérifie que rien n'a bougé depuis la veille et déambule entre les différents copains. 6H15 fermeture du parc et direction la plage. 6H50, on rentre sur la plage, nos pieds ne sont plus qu'à quelques mètres du lac bleu turquoise de klagenfurt. C'est à ce moment que je prends conscience que le défi du jour est grand très grand et que les bouées sont très très loin du bord !! Petit moment de recueillement avec l’hymne autrichien, on se tape dans les mains avec les potes, on s encourage et PAN !!! Coup de canon et la journée commence. Je rentre dans un grand et merveilleux bouillon. J’évite de me faire taper, je trouve ma ligne et commence à appliquer les cours de Joël « Alllonge, Tire, Allonge, Tire,etc etc… ». Première bouée je la prends un peu large pour éviter que les différents concurrents me montent dessus et la passe sans trop de problème. Direction deuxième bouée, virage à gauche et plus que 1200m avant l’entrée dans le canal. Au bout de 500m je m’aperçois qu’à force d’avoir pris les bouées à l’extérieur, je me retrouve vraiment trop à droite du peloton, c’est limite si je ne rentre pas dans les kayaks qui nous guident. Je décide donc d’opérer une grande traversée diagonale pour reprendre la bonne direction . Arrivé au canal je retrouve tous les autres concurrents et après avoir nagé dans une eau limite buvable, je rentre dans une eau digne du Triathon international de Damelevières. Algues, vase, tout y passe, je me fais un peu monter dessus, me prends quelques coups et trouve finalement que les 1000m dans ce canal vont être très long. Petit virage à droite et je vois la sortie de l’eau. Dans ma tête, je me dis que le temps espéré sera loin d’être celui initialement prévu car à j’ai dû faire au minimum 4000m. Les bénévoles m’extirpent de l’eau, je regarde ma montre et la surprise 1H09 pour les 3800m, une joie immense s’empare de moi. Direction le parc à vélo en ayant déjà dans la tête une pensée positive pour la suite des événements.

Je trouve mon sac de change, m’extirpe de ma combi, récupère mon vélo, franchis la ligne de départ vélo et c’est parti pour les 180Km. Au 3ème Km je croise Jéjé bien posé sur son vélo et qui m’a déjà mis 4min. Au bout de 10Km je me dis que la concurrence va être rude je vois des avions de chasse passer à toute allure et pourtant je trouve que je roule déjà fort. Je continue sur ma lancée et tout doucement rattrape les avions en les déposant 1 par 1. Par contre impossible pour moi de reprendre Jéjé (il tient une cadence de folie !! pour moi ce sera l’homme à abattre de la journée désolé jéjé il me fallait une motivation supplémentaire que finir cet Ironman). Je passe les petites difficultés du parcours sans trop de problème en me faisant porter par la foule à base de « HOP, HOP, HOP » ou de sa version verlant « POH, POH , POH » mais aussi des « ZUPER, ZUPER, ZUPERMARIO » ou des « ALLEZ LÏÔNËL » et au rythme des différents DJ placés sur les différentes difficultés. 1 ère boucle effectuée je regarde ma moyenne 34.1KM/H. Là dans mon esprit je me dis que ça va être dur de faire aussi bien sur la deuxième boucle. Petite grimace et petit show avec le photographe, petit checking complet de mon état physique, « Jambes : Ok, Cœur : Ok, Ventre :OK, Faim :OK » et c’est reparti pour une deuxième boucle. Toujours impossible pour moi de reprendre Jéjé, il est vraiment très fort. J’aperçois Sandrine en haut d’une difficulté et lui demande ou se trouve jéjé, réponse à 3min. Il me reste 45Km à faire, pas la peine de me griller, il faut que je continue à mon rythme et je devrais garder mon écart (Je l’aurai à l’usure..). Fin de la deuxième boucle, je croise ma frangine qui me flashouille avec son appareil et fin du vélo. Petit regard sur ma montre 5H20 ouhouh 33.7KM/H pour faire les 180Km et pas de panne que du bonheur. Je rentre dans le parc à vélo, dépose la monture, retire mon sac de transition course à pied, me change et c’est parti pour le final.

Final, Final, il me reste quand même ce marathon. Je sors du parc, croise Sandrine qui me dit que c’est « Zuper » et pars vers l’inconnu. A chaque ravitaillement je bois, mange peur de tomber en hypo ou en manque d’hydratation. Au bout de 15Km, je ne peux plus boire, plus manger et mes jambes sont dures comme du béton. C’est à ce moment précis que le Nom IronMan prend tout son sens. Dans ma tête je m’en veux d’avoir roulé aussi fort mais je repense à une phrase du TiTi « Penses-tu que si tu avais roulé moins fort tu aurais fait une meilleure course à pied » je ne pense pas. Je marche un peu, là grosse déception mais dans ma tête raisonne la grande expression de mon papa « Si pour toi c’est dur ! c’est dur pour tout le monde » alors je repars et m’oblige à ne plus m’arrêter avant le prochain ravitaillement. Etant arrivé à saturation au niveau de l’alimentation je décide de sauter un ravitaillement sur deux. Au 27ème Km, je croise Jéjé qui a 3-4 min d’avance sur moi. Mon allure de course baisse de plus en plus et mes jambes me font mal mais contrairement à ce que je pouvais penser j’ai plus mal en marchant qu’en courant bizarre, bizarre. 34ème Km je double Jéjé, on discute un peu et essaye de le remotiver en lui disant que c’est bientôt bon. Finalement au 35ème je marche juste après le ravito et me fait redoubler par Jéjé. 36ème Km je me remets à courir et me persuade de ne plus m’arrêter avant cette ligne d’arrivée que j’attends avec impatience. Je redouble Jéjé ce qui me donne un peu plus le moral et finalement arrive à rejoindre ce fameux tapis bleu. Je lève les bras au ciel, va vers mon fils pour faire le finish mais apparemment l’organisation n’est pas d’accord donc petit bisous et d’une allure bien souple je franchis cette Finish Line. 10H55min Que du Bonheur. Petite larme, plein d’images me traversent la tête et une médaille vient s’apposer délicatement autour de mon cou.

Très très belle expérience et OUI je compte la renouveler et surtout félicitations au team Laneuveville Austria et bonne chance aux autres la voie est ouverte.