Paris - Roubaix, Patrice y était 

Ami lecteur bonjour. En t’inscrivant au Triathlon de Laneuveville tu as aussi sans le savoir pris un abonnement à la bibliothèque rose. Notre ligne éditoriale est simple : nous sommes tous contributeurs et rédacteurs. L’idée raconter tes aventures sportives dans un style très libre. Pas d’exigence sur la forme si tu te sens l’âme de Victor Hugo ou d’Amélie Nothomb c’est selon. Le but donner envie Exemple « cette fille là mon vieux elle est terrible »  de Johnny Halliday chanson dans laquelle l’auteur tente de nous sensibiliser au charme d’une demoiselle et de nous donner envie d’avoir envie. Voilà le principe est simple on évite juste les idées de type Zémouriennes cela ne fait jamais rêver.

Paris Roubaix 2015

L’an passé nous avions organisé un petite sortie longue en nous rendant au tour des Flandres, ses célèbres monts et ses pavés ce qui nous avait ravis et nous avons donc décidé de prendre du rabe de pavés en participant cette année à Paris Roubaix.

Douze partant aux départ point de partantes dommage dommage…. vendredi donc départ pour Roubaix positionnement de notre camp de base. Deux abandons à déplorer dès le départ. Stéphane suite à sa rencontre fortuite et douloureuse avec un véhicule qui avec une clavicule en moins à du renoncer au tout dernier moment et Thierry qui le regard posé sur d’autres étoiles n’a plus vu celle du nord.

Nous nous sommes tous retrouvés au château de Lannoy notre gite d’étape au confort et au raffinement inversement proportionnel à celui de la base nautique de Paladru pour ceux qui connaissent. Merci Gégé notre tour operateur dénicheur de sites charmants où dormir entre amis du même sexe. Qui plus est la châtelaine sous couvert d’une pseudo collection d’obélisque possède en fait une collection de sex toys en granit des plus extraordinaires qu’il m‘ait été donné de voir

Repas du soir à la pizzeria Topai une petite bière pour le moral une tape sur le cul et au lit. La répartition des chambres doubles s’est faite en fonction de la production sonore nocturne avouée des uns et la capacité d’acceptation des autres. Les envies d’endormissement une main sur la fesse de son voisin l’orientation nord l’absence de VMC en fonctionnement mais rien sur la couleur des rideaux. De cette nuit nous retiendrons que finalement Francis ne ronfle pas si fort que cela ou que Xavier est sourd, que Gégé dort dans la position de Ramsès 2 momifié et que décidément Stéphane préfère dormir seul.

Réveil 4 heures du matin pour un petit déjeuner servi par notre charmante hôtesse levée pour la circonstance dans une salle à manger décor 18ème. Notre ami Lucien échange avec la châtelaine sur la dénomination vraie de la brioche cramique ou kocke un vrai débat de fond. Invariablement dans ces moments dès lors que nous n’avons pas de présence féminine et que la pression de l’effort à venir augmente la conversation dérape sur la production ou la rétention fécale des uns et des autres c’est une constante même si cela ne contribue guère à déjeuner en paix. Le corps humain sous ses dehors lisses et propres est une vraie usine à produire des immondices de toutes sortes dont nous ne sommes pas très fiers que la bienséance nous oblige à taire ou à produire en toute discrétion. Ce tabou saute avec le stress de pré-course. Nous devrions une bonne fois pour toute classer le corps humain Seveso classification que tous les rites purificateurs fussent ils païens ou religieux ne pourraient changer.

Départ vélo dans la nuit direction le parking des bus car c’est la joie des courses vélo allant de A vers B. soit tu dors en A et le soir tu dois revenir vers B alors que ne rêves de frittes et de bière soit tu dors en B et tu dois te lever tôt pour aller vers A option du jour donc. L’an passé nous avions fait le contraire c’est tout aussi fastidieux. C’est partit pour une bonne heure et demie de bus dans la campagne endormie nous la rejoignons dans ses songes. Arrivés à destination nous sommes réveillés par le bruit des essuies glace du bus. Le petit matin est blême et humide nous sommes au milieu de rien l’ambiance Paris Roubaix s’installe. Nous n’avons guère envie de sortir dans le vent et la pluie et chacun hésite à se lancer. C’est ce moment que Renaud choisit pour ouvrir la porte de l’isoloir du bus ou bon nombre de votants semble l’avoir précédé. Action réaction en deux secondes tout le monde est dehors suffoquer ou geler le choix est vite fait. Le cramique c’est de la dynamite.

La météo annonce averses éparses mais bon nous sommes dans le Nord cela mérite donc un petit complément d’information. Dans toute bonne recette de plat il y a une base. Prenons le taboulé la base c’est la semoule impossible de passer à côté et de trier dans ton assiette. En plus tu ajoutes deux trois trucs rigolos et colorés pour varier et ajouter du plaisir à une base reconnaissons le un peu fade. Transposé au modèle climatique du nord cela donne comme base un bon crachin fin comme de la semoule et en ingrédients colorés de bonnes averses des rafales de vents plus ou moins intenses. Pour le vent ne pas oublier un détail très justement noté par Renaud le régional de l’étape le vent dans le nord est dit portant dès lors qu’il est de face et à une vitesse inférieure à 60 km/h au-delà il devient légèrement contraire. Mais bon c’est ainsi Paris Roubaix sans la pluie c’est comme du hard rock sans guitare électrique, la politique sans langue de bois, comme Milan sans Remo ou la vie d’Emilien sans Marisol Touraine.

Nous prenons le départ mollement en finissant notre nuit. Après un petit treize kilomètres premier secteur pavé. Le réveil est brutal cela vaut un beau seau d’eau en pleine face. Le sol se couvre de gourdes de vélo et d’objets en tous genres après 2,4 kilomètres de vibro massage intense nous nous retrouvons tous. Le doute s’installe. Qui a eu l’idée de faire cette course ? Il reste 24 secteurs à faire cela risque d’être long. Francis rayonne la journée s’annonce technique il jubile le bougre. Les secteurs sont classés comme les Rivoire et Carret par des étoiles. Plus il y a d’étoiles et plus c’est bon….. Non pas du tout plus tes chances de finir le secteur indemne s’amenuisent. Nous avons commencé par du trois étoiles cela va jusque cinq. Nous verrons plus tard qu’à ce type d’évaluation s’ajoute un autre paramètre : le nombre de secousses préalablement emmagasinées par le squelette.

D’averses en rafales nous progressons. Lionel à eu la bonne idée de mettre un joli corsaire blanc ce qui le rend facilement reconnaissable et nous donne une idée précise de l’axe de son corps. Nous pouvons donc dire qu’il se tient bien droit sur sa selle la raie est hyper centrée. Francis à décidé de faire de la pub pour le Garage Vosgin de Dombasle dans une tenue canari des plus seyantes mais en dehors du dress code de Laneuveville mais bon on l’aime bien quand même et puis le jaune de sa veste l’est de moins en moins avec les kilomètres. Nous commençons à apprivoiser les pavés et intégrer quelques invariants. Au maximum au milieu, le plus vite possible, chacun pour soi si tu tombes oublie le temps de la lamentation et du bilan corporel rampe sur le bord la meute te suit. Marion à intégrer dans tes futurs cours d’agilité.

Dans notre groupe nous avons les frères Bogdanov du Nord Romain et Lucien van Ioos des esthètes du pavé. Une seule règle celui qui quitte l’axe de la route à perdu si tu roules au bord t’es plus un gars du Nord. Marcher c’est tricher tomber une non possibilité. Là ou les frères Bogdanov se reconnaissent à leur excroissance maxillaire commune les frangins IOOS se reconnaissent au rire à la bonne humeur et à un bon coup de pédale quoique l’un roule sur un Scott CR1 full carbone alors que l’autre sur un Vanheste tout acier selle en cuir vitesses au cadre deux écoles différentes

Gégé soucieux d’entretenir sa réputation de non funambule de la bicyclette sera le premier à se vautrer et à salir son beau gilet rose. Ce qui est bien avec lui c’est qu’il se fait mal à chaque fois mais sait rester digne même en claudiquant. Benjamin suit au train attendant son heure pour crever car il le sait lui seul à ce droit dans notre groupe il attendra d’ailleurs un secteur bitumeux pour le faire alors que bon nombres de concurrents le feront sur les pavés. En revanche il préfère Amance au dallage inégal des routes de campagne nordiques et on sent bien que jamais ses itinéraires ne nous ramènerons sur ces sentiers cahoteux et il quitte souvent chaque secteur en fin de peloton.

Nous arrivons en fin à la trouée d’Arenberg 5 étoiles tout droit et dans le bois un des secteurs finalement les plus courts. Petite photo souvenir à l’entrée du bazar elle ira rejoindre celle prise au pied du Koppenberg l’an passé et nous y allons. Je reprends un peu d’élan car sans vouloir entrer à 50 km/h je veux attaquer dignement. Le mythe tient ses promesse ca valdingue dans tous les sens l’entrée dans le bois est glissante et bosselée à mort. Concours de figures Gégé trouve ses maitres énormément de chutes. On est freinés par une ambulance venue récupérer les reste d’un candidat malchanceux j’insiste un peu et puis je prends l’allée de côté je sors de l’hôpital je n’ai pas envie d’y retourner les frères Ioos creusent leur sillon, Francis braille qu’il faut tracter pour pas tomber et persévère lionel zigzague triche un peu mais tiens bon. J’ai repris la fin du bazar sur les deux cent derniers mètres content de sortir de ce secteur entier.

Petit échange d’impressions sur cette traversée du boccage et on enquille. Le temps s’améliore un peu mais dans le nord la pluie n’est jamais loin et on prend des averses et du gros vent selon l’humeur du moment.

Chaque secteur est un peu plus dur à franchir mal aux mains mal aux bras mal aux muscles mal au cul forcément. Pour ceux qui ont des difficultés à vidanger le matin il faudra attendre longtemps avant de pourvoir le faire la taupe est passée du guichet au fond de la gorge. Rien ne résiste à ce régime parkinsonien j’a i les dents parfaitement détartrées c’est toujours cela de gagné. Un constat tout de même les cahots des pavés ont le même effet sur l’organisme que la tisane de queue de cerises. Le passage du secteur de l’arbre mort est un de nos sommets de la journée du pavé pourri boueux et un vent au portant version du nord donc soutenu et pleine face effet brushing garantit.

Le prince commence à souffrir et cela augmente son impatience de voir le vélodrome. Son royal séant est profondément meurtri et influe directement son humeur. C’est ce moment que choisissent les forces de gendarmerie pour partir au volant de leur Kangoo 4x4 à la poursuite d’infâmes trafiquants de chicons de contrebande. Ils attaquent un secteur pavé sirène hurlante plus fort que le vent afin de rattraper les brigands forçant par la même occasion les forçats du pavé à se pousser dans le fossé. Je ne sais pas dire si la sécurité publique s’en est trouvée améliorée toujours est il que pour ce qui est d’améliorer leur cote d’amour auprès des cyclistes c’est raté. A la sortie d’un autre secteur une autre voiture de gendarmerie démarre une peu prestement au raz de vélos trop lents à leur gout à se tasser. Notre prince les invective d’un ton de celui qui est habitué à mener ses sujets heureusement que notre bon Frantz notre sorte de grand frère ou nanou du groupe est la pour calmer les ardeurs de tous.

Une dernière averse un dernier secteur classé deux étoiles que tout le monde trouve horrible même Francis c’est dire et nous nous dirigeons vers le vélodrome. Nous rêvions d’une arrivée triomphale déboulant furieusement dans les rue de Roubaix avant de se faire un dernier sprint à la loyale dans le vélodrome mais peau de balle et queue de nipette nous tombons sur des feux tricolores mal synchronisée des bouchons et c’est au prix d’un slalom acrobatique entre les bus et les voitures que nous entrons ensemble sur le vélodrome mais bon nous profitons quand même du moment dans nos souvenirs on arrangera cette scène personne ne s’en souviendra en plus la go pro est tombée en panne de batterie. Didier et Emilien sont venus immortaliser l’instant avant d’aller photographier une collection de quequettes dans les mythiques douches du vélodrome (à Paris Roubaix tout est mythique il faut s’y faire).

Voilà de l’avis de tous c’était dur mais très sympa surtout grâce à l’effet de groupe personne n’a envie de le refaire mais bon si vraiment mais alors je dis bien vraiment si les deux copains qui n’ont pas pu venir insistent je veux biens les accompagner. En attendant l’année prochaine ce sera Liège Bastogne Liège avis aux amateurs en gilet rose

Le soir repas au Balthazar en Belgique, Chimay triple, frites et concours du plus gros morceau de viande on a passé un bon moment dommage que Romain et Brice n’aient pas pu rester si j’ai bien compris ils devaient s’envoyer en l’air mais ce n’est pas très clair.

Francis dit Frantz, Renaud dit Lucien, Romain, Xavier, Brice, Gérald dit Gégé, Stéphane dit le prince, Benjamin dit Ben, Lionel et Patrice votre narrateur du jour