Après mon baptême du feu sur la distance IM l’année dernière à Roth, cap cette fois sur la Riviera. Après la saucisse, va voir à Nice. Je suis malheureusement le seul à avoir eu cette géniale idée de calembour, et pendant que le club se déplace en masse à Frankfurt, je m’en vais seul, en cette fin juin, affronter la Méditerranée et son soleil cuisant. L'avantage, c'est qu'on termine premier du club. Mais le principal problème c’est qu’à faire les courses seul, on n’a pas d’anecdote croustillante sur les copains qui oublient leurs combi, ou qui caguent sous les ponts. Alors je vais rester très factuel pour mon CR.
Arrivé le vendredi soir en famille, je récupère mon dossard et mon paquetage. Il y a déjà bcp de monde, et plein d’athlètes en train de courir, nager, rouler comme des brutes… Ah bon, on ne fait pas du jus quelques jours avant la course ? Perso, j’avais coupé complet depuis le dimanche soir.
Check in du vélo et des sacs T1/T2 le lendemain, interminable attente, et très loooong parc à vélo, qui fait que lorsque vous regardez les temps de T1 et T2, vous avez l’impression i) qu’on est vraiment des billes, ou ii) qu’on a essayé plusieurs tenues et paires de godasse avant de se décider de partir, ou iii) qu’on ne sait pas faire ses lacets sans mettre le pouce, ou iV) qu’on a pris le temps de se connecter sur FB pour modifier son statut ou poster une photo de ses pieds, mais non, faut simplement le temps de parcourir tout le long du parc.
Dimanche, D-day, levé à 4h15, dormi comme une souche jusqu’à 3h, c’est déjà çà. Je remonte une partie de la promenade des anglais, on marche tous en silence avec notre combi et notre pompe à vélo, étrange atmosphère. Arrivé au parc à vélo, une délicieuse envie me parcourt les intestins et je cours me libérer de l’excès de poids tant craint par tous les futurs ironmen le matin du départ. So far so good ! J’enfile ma combi, me vaseline le cou à mort, bonnet et lunettes et c’est parti pour rejoindre la plage.
Natation : surprise, la mer d’huile prévue n’est pas vraiment là, y a de la houle, et çà m’inquiète un peu quand je vois partir les pros 5 min avant nous qui montent et descendent comme çà. Boom ! C’est à notre tour, je pars un peu à gauche mais pas trop derrière quand même, mais de toute façon c’est le bazar avec le talus en galets, on se vautre tous les uns sur les autres. Et au bout de 200 m çà se confirme, on ne voit pas les bouées en nageant en polo… Bon ben va falloir faire confiance à l’instinct grégaire et suivre le troupeau. Je finis par apercevoir la première bouée à peu près au milieu de la distance, et c’est le bordel, impossible de poser sa nage avant le premier virage (900 m à peu près), trop de monde dans tous les sens. C’est là qu’on se dit qu’on fait de la technique en piscine à longueur d’année pour finir par nager comme la fouine plongée dans la baignoire du Dude (pour ceux qui connaissent ‘the Big Lebowski’). Enfin en ce qui me concerne. Je sors à l’australienne à 2.5 kil et regarde ma montre : 49 min, bof, comme d’hab… Je repars avec un peu moins de monde pour la deuxième boucle, et sors de l’eau finalement en 1h18, pas trop mécontent. Bon quand je lis des messages comme « super nat’ », il faut remettre çà dans son contexte pour ceux qui ne m’ont jamais côtoyé à la piscine, je suis et reste plus proche de la méduse que de l’espadon pour simplifier un peu. Le but était de ne pas perdre trop de temps et d’arrivé frais pour le vélo. Et ça c’est fait.
Vélo : je suis à lettre les conseils du maître Picpic sur la durée du parcours et ne me mets jamais dans le rouge. Les km défilent et le parcours est véritablement superbe. Dommage ou tant mieux pour la chaleur, la fin de la montée du col de l’Ecre se fait un peu dans la brume. Il ne fait pas trop chaud, je mange bien (attention le menu diététique qui va glacer le sang des ayatollahs de la nutrition de l’effort : pudding au pain perdu, des mars et frangipanes Lotus), bois bien, petit pipi à mi parcours, et je rentre à fond les ballons sur Nice. Je regarde mon chrono, 5h46 et au final je dois avoir gratté un peu plus de 700 places, çà fait plaisir, et c’est l’avantage de nager comme un sac, on a plus l’occasion de doubler ensuite. Bon ensuite, je me mets à penser au temps vélo mis par Thierry et Stephane l’année dernière (autour de 5h15), et là on se dit que franchement c’est monstrueux ce qu’ils avaient fait, car je n’ai quand même pas fait du tourisme pendant le parcours.
Course à pied : Deuxième intervention divine de maître Picpic qui m’avait conseillé de courir toujours au même rythme en fonction de mon temps visé. Je voulais mettre autour de 4h donc je me règle sur 5 min40 au kil, ravito compris. Le soleil est cette fois bien là, çà chauffe, et un bonne tartine de crème solaire sur les épaules, me voilà parti à l’assaut de la promenade des anglais. Bonne surprise, il y a du monde quasiment tout le long, et les encouragements qui vont avec. Finalement, les allers retours sur la prom’ ne sont pas si monotones que çà, il y a du monde, et puis on a des repères pour le parcours, on peut découper sa course en tronçons d’objectifs, et la mer est belle… Je me fais doubler par Van Lierde, qui termine son dernier tour et qui a chaud aux fesses car Aernouts n’est pas loin derrière courant comme une gazelle. Ravito complets avec petite douche et de bénévoles très sympas, je trottine en répétant les mêmes gestes à chaque fois, et évite de reproduire l’erreur sur l’IM de Roth l’année dernière (pas de gel, ni de boisson iso çà m’avait mis la gerbe) : rituel de grand verre d’eau, orange, gobage de banane, verre d’eau sur la tête et c’est reparti. Je suis content je garde le rythme prévu tout le long, sans trop souffrir. Bon c’est sûr que vers le 30 e kil, çà faiblit un peu, mais çà sent la fin et les derniers 5 kil sont avalés comme au départ, avec l’euphorie qui pointe le bout de son nez, en même temps qu’on aperçoit l’arche d’arrivée. Ca y est je monte la rampe, 11h14 de temps total et 3h55 sur le marathon. Raaaaaah, c’est fait!
Bon c’est mon deuxième mais çà fait toujours autant plaisir de terminer un truc comme çà. Je retrouve plus tard mon pote Thierry qui termine son premier Ironman en 12h08, chapeau bas. On prend des photos pendant que la promenade commence à se peupler de coureurs en galère, qui marchent et trottinent. Bravo à eux aussi, ils en chient encore plus longtemps, mais la plupart termineront.
Le lendemain matin, content car bien dormi, bien mangé, pas trop défait. Balade en famille dans le vieux Nice, très agréable, glandage à la terrasse de bistrot, au soleil, que c’est bon !
Au bilan, c’est une magnifique épreuve à l’organisation bien huilée, dans un cadre qui l’est tout autant, et que je referai un jour, c’est sûr.
Et maintenant place aux amis Frankfurtiens !!!! Je sens qu’il y a des gros gros temps qui se préparent, tout le monde est chaud bouillant ! Go go goo à Titi, Pat, Jean Mich, Xav et Tof !!!!! J'espère ne pas en avoir oublié, mais si c'est le cas, pareil pour eux , à fond !