Nos 3 triathlètes sont finisher !
Patrice Bigeard : 10H27
Patrice Marchal : 10H38
Manu Fick : 10H58
Patrice nous décrit avec son style inimitable sa course
Martine en Allemagne
Nous retrouvons Martine en Allemagne pour ceux qui suivent ses aventures 2 ans après Martine boit de la Vichy Selestin et ça lui va bien. Pour mémoire j’avais terminé l’opus de Vichy avec un sentiment mitigé. Une natation en 1h50 établissant pour l’occasion un nouveau record de natation statique, un vélo chaotique avec un éperonnage en règle d’une concurrente anglaise provoquant un Brexit dur dont tout le monde parle encore le tout couronné par un marathon en plus de 5h ressemblant plus à un parcours d’une victime de polyarthrite à travers la ville que d’un moment de sport. Mais bon Martine était revenue chez elle avec une notion de sentiment du devoir accompli le plaisir en moins.
Retour donc aux affaires chez nos voisins germains un peu par hasard et suite à un échange de mail entre amis triathlètes dans le froid du mois de novembre. L’envoi laissait entendre qu’en écrivant à un certain Markus on pouvait potentiellement décrocher une inscription à Roth sans passer la nuit devant son PC en priant sur la fiabilité de la connexion internet. Sympa le Markus effectivement retour mail efficace et pour 600€ nous avons décroché le sésame nous confondant en remerciements appuyés pour cette ponction financière transformée en privilège. Mieux vaut parfois ne pas réfléchir au sens de nos actions. Nous avons ainsi été 6 à valider dans l’euphorie de l’instant à l’aide de nos CB premium, premier équipement indispensable du triathlète moderne en manque de sensations, notre participation à ce triathlon emblématique notre Mecque, notre Vatican à nous les homes et femmes qui courent en slip.
Les hasards du calendrier lunaire, les blessures , la médiation, la recherche du sens ont fait que finalement sur la Start line nous n’étions plus que trois comme les petits cochons à la différence près que nous n’étions pas partis pour bâtir des maisons dans des matériaux douteux mais plutôt pour construire des châteaux en Espagne…. mais en Allemagne.
Pour moi c’était l’occasion d’étrenner mon nouveau costume V4 je n’en tire pas de gloire particulière je subis comme tous l’avancée du temps ayant bien compris que contrairement au moteurs à explosion plus le chiffre augmente derrière le V et plus la performance s’étiole. Le plaisir étant de pouvoir toujours le faire et je savoure même si cela s’accompagne de petits désagréments. Les plus visibles c’est de ne plus pouvoir lire les mentions légales en bas des contrats ni les menus au restaurant ce qui est parfois pénible et aussi un certain dérèglement du système pileux. Certains poils disparaissent notamment eux du bas des pattes après des années d’agression des chaussettes Kindy, les sourcils se sentent pousser des ailes et finissent par y ressembler les oreilles se parent d’une couverture de densité variable et à l’esthétique discutable. Et pour le reste me direz-vous ….et bien tout va bien ou alors autorisez moi à le garder sous silence
Après quelque mois à peaufiner notre forme dans les trois disciplines avec, arrivée vendredi 5 juillet à Roth ville de la banlieue de Nuremberg, dans une charmante pension de famille. Le triathlon est populaire et donc le logement délicat à trouver. Nous avons passé trois nuits sympathiques en compagnie d’un groupe de Gipsy Kings polonais affectionnant la bière et le chant au clair de lune et à proximité du plus grand restaurant grec de la ville qui organise avec talent des mariages ou l’on danse frénétiquement, nuitamment et bruyamment comme le veut la coutume le Sirtaki endiablé. L’environnement est important pour bien préparer une course et la franchement un environnement aussi folklorique et varié m’a permis d’arriver le jour J dépaysé et détendu. Mes petits camarades avaient quant à eux choisi l’ambiance aseptisée d’un Holiday Inn rempli jusqu’à la gueule de triathlètes internationaux équipé avec des grands lits confortables bref un cauchemar.
Samedi récupération du dossard au village des partenaires un truc de fou c’est le Disney de la fringue de la bouffe et du matériel du triathlète ne pas oublier la toujours indispensable CB premium car ici l’entrée est gratuite mais tout le reste est payant. J’ai craqué pour une barre énergie à 1€99 pour le début du tour vélo et une paire de chaussettes les miennes étant trouées. Il faisait chaud comme dans un four cela invitait peu à la flânerie mercantile nous ne nous sommes donc pas attardés au-delà du raisonnable.
Départ pour le site de départ natation et donc T1 (il y en a trois sur cette course). L’organisation germanique et aussi efficace qu’à la prise des dossards et le stockage des vélos des 3400 individuels et 650 relais se passe sans problème dans deux impressionnants parcs à vélo. Petite frayeur pour moi avec une pédale qui s’était fait la malle sur le chemin entre le parking et la parc finalement retrouvée par ma chérie dans la menotte potelée d’un allemand bienveillant qui souhaitait la porter dans un improbable stand des objets trouvés.
Ceci fait la préoccupation suivante fut de vérifier la température de l’eau du bain pour le lendemain la limite étant fixée à 24,5 et le dernier relevé indiquant 24,3 pour l’utilisation du costume néoprène du super héros nageur l’affaire n’était pas sûre. Personnellement j’étais confiant dans ma nage avec mes cinq séances en club dont trois inachevées eu égard à l’encombrement chronique des lignes d’eau je comptais bien profiter de mon aisance naturelle dans la discipline. Pour être tout à fait honnête je me suis un peu aussi entraîné dans d’autres piscines en mode solo pour enquiller des longueurs en toute tranquillité. Finalement l’affaire fut tranchée les pros en slip les groupes d’âges combi possible et là je constate quand même que même les torpilles des espaces carrelés qui t’expliquent que la natation en slibard c’est de la vraie natation si on leur propose une combi ils la mettent bien volontiers laissant de côté leur envie du naturel. ou alors ils ont honte de leur corps c’est possible. Moi j’adore le néoprène ça pue mais ça fait flotter et je le revendique
Rassuré sur ce point on est rentrés boire une bière et manger une escalope de poulet pates un suppositoire et au lit dans une ambiance de musique folklorique de la Grèce antique.
Réveil 4h petit déjeuner copieux puis direction la star line après 20kms de voiture et des bouchons… c’est la joie des espaces de transition éparpillés. On s’est un peu stressés pour rien on est arrivés vers 6h dans le bazar les premiers les pros étant prévus de démarrer à 6h30. Départ par vagues de 210 toutes les 5 minutes cela nous a laissé le temps de gonfler nos pneus au moins 10 fois. Nous avons profité de tout ce temps pour échanger sur nos productions ou non production fécales matinales respectives par un petit matin d’été pluvieux. Le triathlète en mode pré course longue distance présente une forte restriction de ses capacités intellectuelles qui tendent à le rapprocher du canard et pour l’esprit et pour la production intestinale. Le sujet et le reste évacué nous avons mis nos combis et sommes partis marcher dans les petits cailloux juste pour le plaisir de se sentir vivants. Départs 7h15 pour Manu 7h35 pour Patrice et 7H40 pour moi l’autre Patrice. Plouf dans le sas d’attente départ au coup de canon pour une natation en canal. Au programme ligne droite demi-tour ligne droite demi-tour fin de l’histoire. C’est la preuve que l’on peut tout à fait mettre quatre mille personnes dans une ligne d’eau sans que ce soit le bazar avec juste un tout petit peu de rigueur et de discipline, à méditer pour nos entraînements. J’ai mis 1h21 j’étais plutôt content certains diront que je me contente de peu c’est des fois plus facile pour être heureux. Manu a bien fini Patrice fait ce que l’on attendait de lui
Transition 1 un bénévole par athlète pour t’aider à ôter ta combi mettre tes pompes, ton casque à l’endroit pour être joli sur la photo et te souhaiter bonne route service premium sur toute la ligne. J’ai un peu glandouillé dans les stands au-delà du raisonnable pour tente de coller un pansement sur mon talon blessé quelques jours avant sur un pied mouillé ce n’est vraiment pas facile.
Tour vélo en deux boucles, chrono conseillé c’est roulant, un peu montant, y a du vent (le célèbre Vendfass allemand consacré par mister Ioos dans une autre aventure) ce n’est pas passionnant c’est limite chiant. Il y a quand même une exception la montée du Solerberg une côte qui en soi n’a rien d’exceptionnel le sortie du contexte course au regard du mythique minet mais qui concentre en un peu plus de 1km tous les spectateurs du coin ce qui fait quelques milliers de personnes qui te font une belle haie d’honneur en vociférant. Il faut reconnaître que cela te sort de ta torpeur et te motive pour attaquer la deuxième boucle vélo. Encouragements de ma chérie et de mon fiston je suis ravitaillé en énergie. J’ai eu la chance de retrouver Manu sur cette partie de l‘épreuve et nous sommes restés en contact visuels ca donnait un petit air de sortie club du dimanche à l’affaire sauf que pour une fois on avait pas attendu que Gégé arrive pour démarrer. il y avait de l’animation dans tous les villages traversés mais au final il n’y en avait pas des masse de villages alors j’ai compté les vélos cela m’a occupé. J’ai pris un carton jaune en fin de parcours pour avoir franchi la ligne médiane lors d’un dépassement et donc cinq minutes de pénalité pour avoir dépassé le pointillé de cinq centimètres. J’ai bien tenté une médiation en anglais mais la dame semblait peu encline aux échanges et à la mansuétude je me suis dit qu’elle avait dû avoir une journée difficile ou un problème de constipation matinale ou qu’elle était inquiète à cause de l’état de santé d’Angela donc j’ai lâché le sujet. Je me suis arrêté à la penality box suivante quelques kilomètres plus loin géré par une autre dame plutôt souriante qui à l’annonce de la couleur de mon carton m’a dit « allez fa ten bedit zacripant « Elle semblait plutôt souple dans la gestion du règlement ou fatiguée de chronométrer des arrêts au stand. Je n’ai pas creusé plus avant les raison de sa motivation j’ai fait un grand sourire j’ai dit merci comme ma mère m’a appris et derzein la compagnie j’ai repris mon chemin avec un débours chronométrique minimal. On a fini notre vélo tous les trois dans le même temps à trois minutes près si ça ce n’est pas de l’esprit club on sent que l’union créée à coup de Spritz Aperol a payé
Transition 2 : j’ai jeté mon vélo à un premier bénévole accompagné d’un deuxième qui avait mon sac même assistance qu’à T1 la crème solaire en plus. Même pas besoin de dire ton numéro ils arrivent avec tes chaussures c’est d’une efficacité on se croirait sur Amazon. Enfin je dis cela je ne commande pas sur Amazon car je trouve que Jef Bezos a déjà bien assez de pognon sans que le lui donne le mien et puis ma fille me dit que ce n’est pas bien pour la planète ou elle espère élever ses enfants si elle en fait un jour alors pour cela aussi je m’abstiens.
Départ pour le marathon …. un seul tour. En triathlon je préfère les boucles 4 fois 10 cela passe mieux puis on prend des habitudes on croise des connaissances on sympathise avec les personnes des ravitos mais bon on va faire avec. Je croise à nouveaux mes supporters préférés et c’est parti. Direction le bord du canal dans lequel nous nous sommes rafraîchis le matin, après avoir traversé une zone industrielle pour remercier les sponsors de la course je suppose l’intérêt touristique étant plutôt limité. Après quelques kilomètres un petit demi-tour pour reprendre le canal dans l’autre sens et ainsi croiser les copains et se taper dans les mains. Nous avons ensuite attaqué une interminable ligne droite de 10 bornes au bord de l’eau avec ce toujours foutu vendfass. C’est long et chiant comme un stand up d’Arthur et aussi drôle d’ailleurs. Il faut trouver sa motivation ailleurs que dans la contemplation des paysages ou des vivas de supporters. C’est le moment de réfléchir aux questions existentielles trop longtemps refoulées dans notre inconscient. Neymar sera-t-il encore au PSG l’année prochaine ?, la vie a-t-elle encore un sens après le départ de Patrick Sébastien ? Doit-on arrêter les soins palliatifs pour Eric Zemour ? Il faut bien cela car après l’aller il faut refaire le chemin à l’envers et à part le fait de ne pas longer le bord de l’eau je n’ai pas trop perçu la différence …ah si le vent il me caressait les fesses de façon presque impudique. Retour à la civilisation pour la suite des hostilités enfin un peu de monde et une ambiance plus proche de ce que l’on espère sur ce genre de course. Je commence à crampouilloter sévère j’ai cela depuis que j’ai les poils qui poussent dans les oreilles faudra que j’en parle à mon vétérinaire c’est forcément lié. La force de l’expérience me permet de gérer cet aléa sans trop de conséquence, je ralentis je bois je me mouille les guiboles et au fil des kilomètres je finis par rattraper mon petit camarade Patrice alors qu’il venait enfin de trouver une solution à ses problèmes de constipation matinales. Je lui ai quand même claqué la fesse comme il est de coutume entre nous tout en étant quand même sur la retenue. La fin du parcours est plus vallonnée et donc me convient bien. je retrouve une aisance de foulée il faut dire que j’ai croisé enfin ma chérie et mon fiston au bord de la route et ça pour moi c’est mieux qu’un power bar gel shock aux 5 électrolytes, c’est mon carburant La fin du parcours se passe super bien je rentre dans cette belle aire d’arrivée… je tape dans des mains je ne m’en lasse pas toujours aussi content d’avoir fini un truc qui ne sert à rien d’autre qu’à se faire du bien en se faisant du mal.
Je récupère ma médaille en pensant à ce que je me suis dit en prenant le départ à savoir que ce serait le dernier …. Généralement je le dis toujours deux fois avant d’arrêter
Patrice et Manu sont arrivés un peu après souriants et contents aussi on a profité du moment ensemble en buvant comme de coutume une bière pour le coup sans alcool et c’était un bon moment. On a je pense tiré la quintessence de nos 600 euros encore merci Markus c’est vraiment bien organisé ton petit triathlon de campagne on ne regrette pas d’être venus cela nous fera des bons souvenirs
Peut être à la prochaine … Martine je te tiens au courant...